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L’action
associative de la province d’Azilal
A la fin du 20ᵉᵐᵉ siècle le tissu
associatif de la province d’Azilal a connu à une évolution quantitative et
qualitative, et ce par la création de dizaines d’associations œuvrant surtout
dans les domaines sportifs, culturels et éducatifs par le biais d’activités
d’une faible régularité, et visant principalement les enfants et les
jeunes. Il était aussi facile d’entamer
une classification de ces organismes soit en partant de la variante de zone
d’action (rurale/ urbaine) ou en déclinant leurs tendances idéologiques (gauche
progressiste, ou islamiste intégriste, ou populiste).
Au début de ce siècle, on a assisté à
une montée spectaculaire de ce qu’on appelle association de développement, qui
n’a cessé d’accroitre avec le lancement de
« l’Initiative Nationale de Développement Humain » (INDH) en
2005. Le nombre d’associations dans la province est de plus de 1200 en 2011
selon l’Agence de Développement Social. Cette évolution quantitative a engendré
des valeurs ajoutées au travail associatif, comme elle a aussi cumulé des
points faibles et des lacunes, qu’on relate ci-dessous :
I-
Valeurs
Ajoutées :
1-
Expansion et renouvellement de l’élite
associative, qui a aussi alimenté les élites des diverses composantes
politiques, et surtout des élites des jeunes et des femmes qu’on trouve
représentées dans les diverses structures des partis politiques que dans les
conseils communaux.
2-
Adhésion effective mais proportionnelle des couches sociales
différentes à l’action associative;
3-
L’émergence du travail
associatif dans toutes les 44 communes et dans la quasi-totalité des quartiers et douars de
la province ;
4-
La mise en place de nouvelles
relations entre les associations et les institutions étatiques, basées sur des
conventions de partenariats ;
5-
La participation dans la mise
en œuvre et la gestion de plusieurs projets vitaux au profit de la population
locale (approvisionnement en eau potable, pistes) ;
6-
La contribution à la
diminution du taux d’analphabétisme surtout chez les femmes ;
7-
La contribution à la
généralisation de l’enseignement (préscolaire et scolaire) dans le monde rural,
ainsi qu’à la diminution de l’abandon
scolaire par le biais de plusieurs actions de soutien pédagogique et social ;
8-
La participation à l’augmentation
proportionnelle (même si limitée) des revenus des couches sociales démunis par
le biais des activités génératrices des revenus ;
9-
La contribution à l’encadrement
de la population locale et la promotion des structures communautaires ;
10- La participation à la promotion des produits agricoles et culturels
locaux.
11- La contribution au renforcement des capacités des acteurs locaux.
II-
Points
faibles et contraintes :
1-
La confusion intense entre les
rôles des partis politiques et celui du mouvement associatifs ;
2-
La dépendance totale de la
plupart des associations aux conseils communaux et aux partis politiques, soit
dans la prise de décision ou dans l’exécution des projets.
3-
Faiblesse des mécanismes de
démocratie interne, et absence faible d’alternance ;
4-
La concentration de certaines
associations locales sur un seul projet (exemple : gestion des projets d’eau
potable) ;
5-
Absence de visions claires sur
les rôles des associations ;
6-
Faible maitrise et application
d’outils des approches de développement ;
7-
Statuts, règlements et organes
non adaptés aux nouveaux axes d’interventions ;
8-
Systèmes de communication très pauvres ;
9-
Absence de planification
stratégique
10- Faible participation aux dynamiques sociales nationales et
internationales;
11- Engagement limité dans les questions de niveau provincial, régional et
national ;
12- Importance en retrait aux activités culturelles, éducatives et
artistiques ;
13- Utilisation très limitée des nouvelles technologies.
III-
Voies d’amélioration
1-
Renforcement des mécanismes de
démocratie interne par l’actualisation des statuts ;
2-
Amélioration et renforcement de l'indépendance des
associations ;
3-
Amélioration toutes les formes
de réseautage et de coordination afin de pouvoir mener des actions de plaidoyer
autour des questions locales et régionales ;
4-
Elaboration des plans
stratégiques basés sur les approches de développement fondamentales (Droit,
genre et participative) ;
5-
La concentration du travail
des associations sur les droits économiques, sociaux et culturels vu la
pauvreté structurelle de la province,
qui d’ailleurs bénéficie de richesses naturelles, humaines et culturelles très
importantes ;
6-
Investissement des NTIC dans l’ensemble
du travail associatif (Planification, communication, renforcement des
capacités, plaidoyer…) ;
7-
Organisation de rencontres et
festivals pour la promotion du patrimoine local ;
8-
Amélioration des méthodes et
outils de sensibilisation et de mobilisation ;
9-
Mise en place de nouvelles
méthodes et dispositifs pour promouvoir le bénévolat chez les jeunes et les femmes ;
10- Encouragement de toutes les formes d’organisation communautaires, et
renforcement des structures de démocratie participative.
11- La participation effective dans les chantiers nationaux et régionaux
pour l’instauration des articles de la nouvelle constitution surtout ceux
consacrés aux rôles de la société civile, aux droits culturels amazighs, aux
droits des femmes, des jeunes, des enfants et des personnes en état d’handicap.
12- La prise de l’initiative et l’innovation dans l’élaboration des
activités et des projets, et l’éloignement de toute forme de duplicata des
expériences.
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